« L'Europe se
considère toujours comme une référence morale mondiale alors que la
Méditerranée s'est transformée en cimetière marin et que nous ne parvenons pas
à surmonter nos échecs économiques. Le monde nous regarde avec pitié ».
Je ne sais pas si
tout le monde nous regarde ainsi. Pourtant, c’est évident que l’Europe traverse
un moment critique. Mais... depuis quand ? Depuis longtemps ? Ou
hier ?
L’un des
indicateurs de cette déchéance –selon Guy Verhofstadt– a été l’échec de la
Constitution européenne de 2004. Le rejet de la France et la Hollande a signalé
que le projet européen n’allait pas bien. Puis, la crise économique de 2007 a
dégradé l’UE encore plus. Les États n’y font pas confiance et les citoyens
veulent des mesures effectives et rapides. Les pays plus riches sont fatigués
d’aider les États méditerranéens, mais, au même temps, ceux du Sud ont marre de
suivre des politiques et mesures austères et strictes dictées par Bruxelles ou
Berlin.
On doit ajouter
une autre question : l’immigration. La Méditerranée est devenue un
cimetière marin. Les frontières se sont fermées et les immigrants et réfugiés
ne peuvent pas traverser l’Europe. Ils sont attrapés en Grèce et en Italie. On
a signé un traité avec la Turquie —un accord inhumain, dénigrant et injuste—
pour résoudre ce problème. Oui, on pense que l’immigration est un problème. On
y pense comme des nombres, au lieu de comme des personnes. L’UE, la grande
défenseure des droits de l’homme, a trahi ses propres valeurs.
« Quelle est
encore notre autorité morale en tant que défenseurs de la démocratie et des
droits de l’homme dans le monde si nous ne sommes pas capables de défendre ces
valeurs au sein de nos propres frontières ? »
Guy Verhofstadt
fait une analyse de la situation actuelle et de ce qu’il appelle « le mal
européen ». Il parle du Brexit – il donne des avis très intéressants, même
si lorsque ce livre a été publié le référendum n’avait pas eu lieu–, de la
possibilité du Grexit, du scandale hongroise avec Viktor Orbán, de la Russie de
Poutine, des défauts des institutions européennes et de tout ce concernant
l’Union.
À mon avis, les
parties les plus intéressantes ont été les chapitres parlant d’Orbán et Poutine.
Comme, selon Verhofstadt, ils ont changé complètement et comme les rencontres
entre eux se sont développées des manières absolument différentes.
Bref, c’est un
livre intéressant, en suivant le mode de pensée de Guy Verhofstadt. Rien de
nouveau, mais j’ai bien aimé les critiques et, surtout, les propositions pour
améliorer l’UE.
« Les jeunes générations, dans quelque
État membre qu’elles vivent, croient en l’Europe, elles ne se laissent pas
emprisonner dans le carcan de leur prétendue identité nationale et ne se
laissent pas arrêter par les frontières nationales. Elles savent que l’avenir
de l’Europe et celui de l’Union européenne sera postnational… ou ne sera
pas ».
Merci beaucoup à ma jolie paresseuse pour l'aide et la patience :)